Le secret d’un chef étoilé : l’importance de choisir ce morceau de viande souvent oublié.

Michel Duchène
Michel Duchène
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Reconnu comme un exemple emblématique de la gastronomie italienne, l’osso buco se distingue par sa dépendance au choix du morceau de viande. Les cuisiniers en herbe commettent souvent des erreurs à cette étape cruciale, ce qui peut compromettre la tendreté et les saveurs de ce plat traditionnel lombard.

Les chefs de renom soulignent unanimement qu’il est essentiel de sélectionner le bon morceau de veau pour réussir un osso buco digne de ce nom. La méthode de cuisson lente, associée à la gélatine naturelle présente dans certaines parties de l’animal, joue un rôle déterminant dans la texture finale du plat. Un mauvais choix peut aboutir à une viande sèche et peu appétissante, bien loin de l’onctuosité attendue.

L’incontournabilité du jarret de veau dans la préparation de l’osso buco

Les experts en gastronomie sont d’accord : le jarret de veau est la pièce maîtresse pour réaliser un osso buco authentique. Situé entre le genou et la cheville, ce morceau possède des caractéristiques uniques qui en font le choix idéal pour cette préparation emblématique.

Doté d’une membrane gélatineuse riche en collagène, le jarret se transforme magiquement lors de la cuisson. Ce collagène se convertit en gélatine, conférant une texture fondante, si recherchée dans un osso buco réussi.

Caractéristiques anatomiques du jarret

Le cœur du jarret renferme une moelle onctueuse qui constitue un des ajouts les plus appréciés du plat. Riche en matières grasses et en saveurs, cette moelle diffuse dans la chair environnante pendant la cuisson, créant ainsi une expérience gustative inégalée.

La forme cylindrique du jarret, une fois découpée, est à l’origine des fameux « anneaux » caractéristiques de l’osso buco. Les tranches idéales mesurent entre 3 et 4 centimètres d’épaisseur, assurant une cuisson homogène.

Les alternatives au jarret : pourquoi ne pas les utiliser ?

Divers morceaux de veau peuvent paraître adaptés à la préparation de l’osso buco, cependant, ils présentent tous des inconvénients notables qui peuvent nuire à la qualité finale du plat.

L’épaule de veau : un excès de gras

L’épaule de veau, malgré son goût, renferme une quantité excessive de graisse qui ne se répartit pas bien lors de la cuisson. Cette graisse peut alourdir le plat et masquer les saveurs subtiles attendues dans un osso buco traditionnel.

Le collier : une texture insuffisante

Bien que le collier de veau devienne tendre après cuisson, il ne possède pas la structure gélatineuse indispensable pour créer la liaison caractéristique de l’osso buco. Sa texture manque de cette richesse en bouche si estimée dans ce type de plat.

Les morceaux de luxe : une perte de précieux ingrédients

Utiliser des morceaux comme la noix de veau ou le quasi pour un osso buco est une véritable aberration culinaire. Ces coupes raffinées, destinées à des cuissons rapides, voient leurs propriétés originelles se dégrader lors d’un mijotage prolongé.

Critères pour sélectionner le jarret de veau idéal

Choisir un jarret nécessite un examen détaillé pour garantir la qualité du plat. Plusieurs éléments peuvent aider à distinguer un jarret de premier choix.

Apparence visuelle : ce qu’il faut rechercher

Un jarret de qualité doit se présenter avec un aspect rose pâle, homogène, sans taches brunes ou verdâtres qui pourraient indiquer une mauvaise fraîcheur. La viande doit être ferme au toucher, avec une texture légèrement élastique.

De plus, l’os central doit exhiber une teinte blanche, signe d’un animal jeune. Un os qui présente des nuances jaunâtres ou grisâtres peut indiquer que le veau est plus âgé, ce qui se traduit par une viande moins tendre et moins savoureuse.

La provenance, un facteur déterminant

La qualité du jarret est également influencée par les méthodes d’élevage. Les veaux nourris au lait maternel et élevés sous la mère présentent une viande plus délicate et savoureuse que celles issues de l’élevage industriel.

Des labels de qualité comme l’AOP Veau de l’Aveyron et du Ségala ou le Label Rouge sont des indicateurs de bonnes pratiques d’élevage, impactant directement le goût des viandes.

Préparer le jarret pour un osso buco de qualité

Après avoir sélectionné le jarret, sa préparation requiert quelques techniques précises pour assurer un résultat optimal.

Le découpage : un savoir-faire essentiel

Le jarret doit être coupé perpendiculairement à l’os en rondelles de 3 à 4 centimètres d’épaisseur. Une telle épaisseur permet d’assurer une cuisson uniforme tout en préservant l’intégrité de la viande durant le mijotage.

Il est primordial de conserver la membrane qui entoure chaque tranche, car elle aide à maintenir la cohésion de la viande durant la cuisson. Enlever cette membrane risquerait de compromettre la présentation du plat.

Le bridage : indispensable mais méconnu

Les chefs étoilés ont souvent recours à la technique du bridage pour maintenir la forme cylindrique des tranches. Cette méthode consiste à entourer chaque tranche avec un fil de cuisine, qui sera retiré avant la présentation du plat.

Les astuces de cuisson partagées par les experts

La cuisson de l’osso buco au jarret de veau doit suivre un processus méthodique pour faire ressortir toutes les richesses de ce morceau unique.

La phase de coloration initiale

Avant de débuter le mijotage, chaque tranche de jarret doit être colorée sur toutes ses surfaces dans un corps gras chaud. Cette étape essentielle favorise le développement des arômes de Maillard, rehaussant ainsi le goût du plat.

Mélanger le beurre et l’huile permet d’atteindre une coloration dorée parfaite sans risquer de brûler les graisses à ce stade décisif.

Le mijotage : un art à maîtriser

La cuisson doit se faire à feu doux, idéalement entre 160 et 180°C au four. Cette chaleur douce permet une transformation progressive du collagène en gélatine tout en préservant l’humidité de la viande.

Le temps de cuisson s’étend généralement entre 2h30 et 3h30, selon l’épaisseur des tranches et l’âge du veau. Le plat est jugé prêt dès que la viande se détache facilement de l’os avec une simple fourchette.

Accords mets et accompagnements traditionnels

Le jarret de veau préparé en osso buco est traditionnellement associé à des accompagnements propres à la cuisine lombarde.

Le risotto à la milanaise : un classique

Le risotto au safran est l’accompagnement classique par excellence de l’osso buco. Sa texture crémeuse et sa teinte dorée complètent à merveille la richesse du jarret mijoté.

Gremolata : l’indispensable touche finale

Cette préparation faite de zeste de citron, d’ail et de persil haché est essentielle pour apporter la fraîcheur nécessaire et équilibrer la richesse du plat. Elle est généralement ajoutée sur l’osso buco juste avant le service pour préserver ses arômes.

Finalement, le choix du jarret de veau pour l’osso buco est le fruit d’une connaissance approfondie des caractéristiques de chaque partie. Une sélection rigoureuse, couplée à une maîtrise des techniques de cuisson, est la clé de la réussite de ce plat emblématique de la cuisine italienne. Les chefs de haut niveau le savent bien : seul le jarret permet de réaliser cette excellence gustative qui fait la renommée de l’osso buco traditionnel.

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