Disparition des libellules : une grave menace pour la biodiversité de nos jardins

Michel Duchène
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Nous avons tous un souvenir d’enfance, un moment où, assis au bord d’un étang, nous avons été fascinés par le vol gracieux des libellules. Ces insectes, avec leurs ailes membraneuses et leurs longs corps, sont de véritables merveilles de la nature. Mais aujourd’hui, nous devons faire face à une réalité alarmante : la disparition des libellules de nos jardins. Et c’est une grave menace pour la biodiversité.

La disparition des libellules : un constat alarmant

Selon une étude de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), onze espèces de libellules sont menacées en France métropolitaine. Parmi elles, la Déesse précieuse, la Cordulie splendide ou l’Agrion bleuissant. Ces espèces, autrefois reines de nos étangs et marais, voient leur habitat naturel se réduire comme peau de chagrin. La raison principale ? La disparition des zones humides.

Les zones humides : un habitat indispensable

Les libellules sont intimement liées à la présence d’eau. Leurs larves se développent dans l’eau, d’où la nécessité des zones humides pour leur survie. L’aménagement des cours d’eau, le dragage des fonds, la destruction des étangs et des marais constituent une menace directe pour ces insectes. Certaines espèces, comme la Déesse précieuse, dépendent de milieux spécifiques, comme les tourbières, qui se font de plus en plus rares en Europe.

La dégradation de la qualité de l’eau : une autre menace

Outre la disparition des zones humides, d’autres menaces pèsent sur les libellules. La dégradation de la qualité de l’eau, les prélèvements trop importants sur les nappes ou encore, les espèces exotiques envahissantes, comme l’écrevisse américaine, représentent une menace pour les larves de libellules.

Les libellules : des alliées précieuses

Au-delà de leur beauté, les libellules sont des alliées précieuses pour la lutte biologique au jardin. Elles dévorent en effet de nombreux insectes ravageurs pour les récoltes. Il est donc dans notre intérêt de préserver ces insectes et leur habitat. Comment ? En créant un réseau de points d’eau dans nos jardins, en évitant de faucher jusqu’en mai pour laisser les plantes avec leurs tiges et leurs feuilles mortes, ou encore en laissant sécher la vase sur les berges.

L’activité humaine joue un rôle majeur dans la disparition des libellules. L’urbanisation croissante, l’agriculture intensive et la pollution des eaux sont autant de facteurs qui contribuent à la destruction des habitats naturels des libellules. Les zones humides, essentielles à la reproduction et au développement des libellules, sont particulièrement touchées. Le drainage pour l’agriculture, la construction de barrages et l’assèchement des marais pour l’urbanisation ont des conséquences désastreuses. De plus, l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques pollue les eaux et affecte directement la survie des libellules. Il est donc crucial de repenser nos pratiques et de mettre en place des mesures de protection de ces habitats si nous voulons préserver la biodiversité et permettre aux libellules de continuer à embellir nos jardins.

La disparition des libellules de nos jardins est une réalité que nous ne pouvons plus ignorer. C’est une grave menace pour la biodiversité, mais aussi pour nous, jardiniers. Nous avons un rôle à jouer dans la préservation de ces insectes et de leur habitat. Alors, la prochaine fois que vous serez assis au bord de votre étang, pensez aux libellules. Pensez à la beauté de la nature, à la biodiversité, et à ce que nous pouvons faire pour la préserver.

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