Transformer son salon en un véritable sanctuaire de verdure tropicale sans devoir constamment s’occuper des arrosages constitue souvent un défi. Toutefois, il existe certaines mélanges floraux où les plantes s’entraident mutuellement pour surmonter les conditions parfois difficiles de nos espaces de vie. Parmi ces associations, le philodendron et le pothos se démarquent comme un duo exceptionnel.
En cultivant ces deux plantes côte à côte, on observe la création d’un mini-climat humidifié qui leur permet de prospérer tout en nécessitant peu de soins. Découvrons comment cette synergie végétale fonctionne et pourquoi elle devrait occuper une place de choix dans votre intérieur.
Qu’est-ce qui rend l’association entre le philodendron et le pothos si bénéfique?
Ces deux plantes grimpantes, provenant des mêmes zones tropicales, présentent des besoins presque identiques. Originaires des forêts humides d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est, elles ont développé des caractéristiques qui leur confèrent une résistance remarquable. Lorsqu’elles sont cultivées ensemble, elles forment une sorte de « micro-écosystème ». L’évapotranspiration de chaque plante contribue à accroître légèrement l’humidité ambiante, facilitant ainsi la survie lors des périodes sans arrosage.
Force et adaptabilité : leurs origines tropicales
Le philodendron comprend plus de 450 espèces, dont les plus connues pour un usage intérieur incluent le philodendron scandens, qui grimpe avec aisance, et le philodendron Brasil, connu pour ses feuilles panachées. Ces plantes s’épanouissent sous la canopée des forêts tropicales, profitant d’une lumière tamisée et d’une humidité constante.
Quant au pothos (Epipremnum aureum), affectueusement surnommé « lierre du diable », il partage également des habitats similaires tout en ayant su s’adapter à des conditions variées. Il peut grimper aux arbres ou cascade sur des falaises, prouvant ainsi sa polyvalence.
Un trait commun essentiel de ces plantes est leur capacité à stocker l’eau au sein de leurs tiges charnues et de leurs feuilles épaisses, ce qui leur permet de faire face à des sécheresses temporaires sans en pâtir.
La manière dont cette association crée un climat tropical miniature
Regroupées, ces plantes génèrent un phénomène que l’on appelle « effet de groupe ». Voici les principes qui régissent cette dynamique :
- L’evapotranspiration de chaque plante génère une humidité dans l’air autour d’elles
- Les feuilles captent une partie de cette humidité
- Les plantes créent un environnement amorti contre les changements de température
- Elles se protègent mutuellement des vents desséchants
Dans leur habitat naturel, ces plantes cohabitent souvent en densité, piégeant et recyclant l’humidité. En courant à cette proximité au sein de nos intérieurs, nous imitons ces conditions favorables à leur développement.
Rôle crucial des feuilles dans cet micro-écosystème
Les grandes feuilles du philodendron et du pothos sont indispensables à la formation de ce climat miniature. Grâce à leurs surfaces étendues, elles permettent :
- Une évaporation accrue pour humidifier l’air ambiant
- Une meilleure absorption de la lumière environnante
- Une ombrage partiel bénéfique aux deux plantes
Les feuilles en forme de cœur du philodendron s’allient harmonieusement avec les feuilles ovales du pothos pour optimiser la capture de lumière sans obstruer l’accès à l’autre.
Comment bien installer et prendre soin de ce duo prometteur
Pour profiter pleinement de cette synergie, quelques règles simples doivent être respectées :
Choisir l’emplacement optimal
Installez vos plantes dans un coin bénéficiant d’une lumière indirecte modérée à vive, une exposition est ou ouest étant généralement adéquate. Évitez les rayons du soleil direct, pouvant provoquer des brûlures sur les feuilles, tout en délaissant les zones trop sombres qui ralentiraient leur croissance.
Un rebord de fenêtre, orné d’un voilage, ou un emplacement à un ou deux mètres d’une fenêtre lumineuse conviennent idéalement. Ces plantes s’acclimatent parfaitement à la lumière artificielle, les rendant appropriées pour les bureaux ou les espaces moins éclairés.
Choisir le bon contenant
Pour maximiser l’effet de mini-climat, privilégiez :
- Un grand pot où les deux plantes cohabitent
- Deux pots distincts placés très proches l’un de l’autre
- Une jardinière allongée où les deux espèces peuvent exprimer leur développement
Le choix du matériau du pot a également son importance. Les pots en terre cuite poreuse favorisent une évaporation rapide de l’eau, tandis que les récipients en plastique ou en céramique maintiennent mieux l’humidité. Pour un duo performant en termes d’économie d’eau, les derniers sont donc préférables.
Utiliser le substrat approprié
Ces plantes tropicales requièrent un substrat bien aéré tout en gardant une capacité de rétention d’humidité. Un mélange de qualité peut inclure :
- Deux tiers de terreau universel
- Un tiers de perlite ou de fibre de coco
- Une poignée de charbon de bois concassé (facultatif, pour lutter contre la moisissure)
Un tel mélange permet aux racines de respirer tout en préservant une humidité nécessaire entre les arrosages.
Arrosage minimaliste : la clé du succès
L’un des grands avantages de cette association est leur capacité à résister à des périodes prolongées sans arrosage. Voici comment procéder :
La méthode d’arrosage efficace
Pratiquez un arrosage copieux mais peu fréquent. Attendez que les deux à trois premiers centimètres du substrat soient secs avant d’arroser à nouveau. En période hivernale, écartez légèrement les arrosages, allant jusqu’à un intervalle de trois à quatre semaines.
Une technique bénéfique est l’arrosage par le bas, en plaçant le pot dans une soucoupe d’eau pendant 20 minutes pour permettre aux racines d’absorber l’eau nécessaire.
Saison | Fréquence d’arrosage approximative |
---|---|
Printemps/Été | Tous les 7-10 jours |
Automne | Tous les 10-14 jours |
Hiver | Tous les 14-28 jours |
Les signes révélateurs d’un besoin d’eau
Plutôt que de vous fiez à un calendrier rigide, observez vos plantes. Elles peuvent vous signaler leurs besoins :
- Des feuilles légèrement tombantes ou moins fermes
- Un substrat complètement sec au toucher
- Un pot plus léger qu’à l’accoutumée
Si vous avez un doute, patientez encore un jour ou deux. Ces plantes tolèrent mieux une légère sécheresse que des excès d’humidité.
Les bénéfices supplémentaires de cette combinaison botanique
Amélioration de la qualité de l’air
Le philodendron et le pothos figurent parmi les plantes reconnues pour leur capacité à dépolluer l’air, selon une étude menée par la NASA. En agissant ensemble, elles filtrent plusieurs polluants domestiques courants, tels que :
- Le formaldéhyde, souvent présent dans les meubles en aggloméré
- Le benzène, émis par certaines peintures et colles
- Le trichloréthylène, que l’on retrouve dans certains produits ménagers
Leurs efforts conjugués renforcent cet effet purificateur, créant ainsi un air plus sain dans votre espace de vie.
Un impact décoratif rehaussé
Esthétiquement, ces deux plantes s’harmonisent parfaitement :
- Le philodendron, avec ses feuilles plus grandes et plus sombres
- Le pothos, surtout dans ses variétés panachées, offre éclat et contraste
- Leurs formes variées (plus dressé pour le philodendron, plus retombant pour le pothos) créent un effet dynamique
Disposées en hauteur sur une étagère ou suspendues, ces plantes génèrent des cascades végétales éblouissantes, transformant n’importe quel espace.
Variétés idéales pour maximiser cet effet synergique
Toutefois, certaines variétés de philodendron et de pothos se démarquent pour optimiser ce mini-climat tropical. Voici les associations les plus efficaces :
Sélection de philodendron
- Philodendron scandens (or hederaceum) : la variété la plus facile et résistante
- Philodendron Brasil : avec ses feuilles marbrées de jaune, elle illumine l’espace
- Philodendron micans : ses feuilles veloutées, aux reflets violacés, ajoutent une touche de texture
Sélection de pothos
- Pothos doré (Epipremnum aureum) : le classique, avec ses taches dorées
- Pothos Marble Queen : un magnifique panaché blanc crème
- Pothos Neon : ses feuilles d’un vert citron vibrant illuminent l’ensemble
Associer un philodendron à feuilles foncées avec un pothos panaché crée un mélange visuel saisissant tout en maintenant un équilibre botanique.
Gestion des problèmes courants et solutions
Malgré leur robustesse, ces plantes peuvent rencontrer certaines difficultés. Voici quelques conseils pour y remédier :
Feuilles qui jaunissent
Une des causes possibles est un arrosage excessif ou une exposition au soleil direct.
Solution : Espacer les arrosages et s’assurer que le drainage est suffisant, tout en déplaçant les plantes à l’écart des rayons du soleil direct.
Bords de feuilles brunes
Une humidité trop faible ou un excès de sels minéraux dans le sol peuvent être en cause.
Solution : Brumisez occasionnellement les feuilles et rincez le substrat tous les mois pour éliminer l’accumulation de sels.
Croissance stagnante
Un manque de lumière ou de nutriments pourrait freiner leur développement.
Solution : Amenez les plantes près d’une source lumineuse et appliquez un engrais liquide dilué durant le printemps et l’été (une fois par mois est suffisant).
Ce duo de plantes tropicales constitue une option idéale pour ceux qui souhaitent intégrer de la verdure chez eux sans un entretien trop exigeant. Leur capacité à générer un environnement accueillant et équilibré avec un minimum d’interventions humaines les rend parfaites pour tous les espaces de vie. En plus de leur faible entretien, elles ajoutent une dimension de verdure luxuriante qui métamorphose instantanément l’atmosphère d’une pièce. Pourquoi ne pas tenter cette association fructueuse et profiter d’un coin de jungle sans complications?