Ce simple ajustement peut souvent réduire les frais.

Michel Duchène
Michel Duchène
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Chaque mois, il est courant de constater une augmentation des factures de chauffage, un vrai casse-tête pour le budget ménager.

La montée incessante des tarifs énergétiques rend chaque économie primordiale pour les familles.

Cependant, une solution se trouve juste sous votre nez : le thermostat.

Un simple ajustement de quelques degrés peut avoir un impact significatif sur votre consommation énergétique sans nuire à votre confort.

En France, la température intérieure des foyers est généralement maintenue entre 20 et 22°C en hiver, et parfois même plus. Cette pratique, héritée d’une époque où les coûts énergétiques étaient plus abordables, a aujourd’hui des répercussions significatives sur nos finances. L’action que nous recommandons est d’une simplicité étonnante : descendre le thermostat de 1 à 2 degrés.

Les économies possibles avec chaque degré

Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), chaque réduction d’un degré sur votre thermostat peut engendrer une économie de 7 % sur votre facture de chauffage. Cette règle, soutenue par plusieurs études, s’applique quel que soit le type de logement et le système de chauffage utilisé.

Pour mettre cela en perspective, si votre facture annuelle de chauffage est de 1000 euros et que vous ajustez la température de 21°C à 19°C, vous pourriez réaliser une économie de 140 euros par an. Pour une dépense de 1500 euros par an, cela pourrait monter à 210 euros. Ces économies sont particulièrement importantes dans le contexte actuel d’inflation croissante.

Pourquoi les économies de degrés fonctionnent-elles ?

Ce principe repose sur la différence de température existant entre l’intérieur et l’extérieur de votre domicile. Plus l’écart de température est important, plus le système doit fournir d’efforts pour garder votre espace à la chaleur désirée. En abaissant la température de consigne, vous réduisez cet écart, réduisant ainsi l’énergie requise.

Peu importe que vous utilisiez du gaz, de l’électricité ou du fioul ; tous les systèmes modernes fonctionnent selon ce principe thermodynamique. Ainsi, une chaudière à condensation ou une pompe à chaleur consommera moins d’énergie pour maintenir une température de 19°C que pour 21°C, ce qui se traduit directement par des économies sur votre facture.

Réguler la température selon les pièces de la maison

Il est important de noter que chaque pièce de votre maison ne nécessite pas la même température. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des spécialistes de l’efficacité énergétique recommandent des températures spécifiques :

  • Salon et séjour : entre 19°C et 20°C max
  • Cuisine : entre 18°C et 19°C (la chaleur générée par la cuisson y contribuera)
  • Chambres d’adultes : 16°C à 17°C
  • Chambres d’enfants : entre 18°C et 19°C
  • Salle de bains : entre 20°C et 22°C durant son utilisation, 17°C par la suite
  • Couloirs et entrées : entre 15°C et 16°C

Cette méthode de chauffage différencié peut permettre d’accroître encore plus les économies, allant de 15 à 20 % comparé à un chauffage uniforme dans toutes les pièces.

Comment appliquer ces conseils

Si vous disposez d’un thermostat programmable ou de robinets thermostatiques sur vos radiateurs, réglez chaque partie de votre logement en accord avec ces recommandations. Pour ceux qui ont un thermostat central unique, essayez de réduire la température générale de 1°C d’abord, et vérifiez si vous vous sentez à l’aise.

Les thermostats connectés, qui gagnent en popularité, offrent un contrôle plus précis et permettent des programmations automatiques. Ces appareils peuvent ajuster la température selon vos habitudes de vie et même tenir compte des conditions climatiques extérieures.

S’habituer progressivement au changement

Le corps humain est capable de s’adapter aisément à des changements de température. Les experts en physiologie suggèrent une période d’adaptation de 7 à 10 jours. Commencez par abaisser la température de seulement 0,5°C pendant quelques jours puis continuez à réduire.

Pendant cette période, voici quelques recommandations pour atténuer la sensation de fraîcheur :

  1. Superposez vos vêtements : par exemple, porter un pull léger sous un gilet peut faire une grande différence
  2. Utilisez des plaids pour vous envelopper sur le canapé ou au bureau
  3. Portez des chaussons : des pieds au chaud contribuent à une sensation générale de confort
  4. Consommez des boissons chaudes fréquemment

Accroître l’efficacité de votre changement

Vouloir baisser le thermostat est une bonne initiative, mais il est essentiel d’adopter également d’autres actions pour maximiser les économies obtenues :

Améliorer l’isolation de votre logement

Un geste aussi simple soit-il perd de son efficacité dans un habitat mal isolé. Pensez à vérifier l’étanchéité de vos fenêtres, à installer des joints d’étanchéité lorsque cela est nécessaire, et à envisager des rideaux thermiques pour limiter la perte de chaleur pendant la nuit.

Les bas de porte peuvent également constituer des points de fuite d’air considérables. Un simple boudin de porte peut faire toute la différence entre un système de chauffage efficace et un gaspillage d’énergie.

Programmer intelligemment vos chauffages

Configurer votre chauffage sur une programmation horaire permet de réaliser encore plus d’économies. Réduisez automatiquement la température d’environ 3 à 4°C lors de vos absences et durant la nuit. Cette méthode, couplée à une atténuation générale de la température, pourrait vous amener à réaliser jusqu’à 25 % d’économies sur votre facture annuelle.

Pour les maisons avec chauffage électrique, attention à ne pas effectuer des variations trop abruptes, qui pourraient engendrer des pics de consommation. Les radiateurs à inertie supportent mieux ces changements que les convecteurs traditionnels.

Évaluer et mesurer vos économies

Pour mieux appréhender l’impact de vos actions, plusieurs outils peuvent vous être utiles. Les compteurs communicants Linky fournissent un suivi quotidien de votre consommation d’électricité. De plus, pour le gaz, les relevés mensuels permettent d’analyser efficacement l’évolution de vos dépenses.

Il est également judicieux de tenir un journal énergétique : notez les températures environnementales, vos réglages de thermostat et vos consommations. Ce suivi méthodique peut vous révéler des corrélations intéressantes et des opportunités d’optimisation supplémentaires.

Applications de suivi de la consommation énergétique

De nombreuses applications dédiées simplifient ce suivi. Des solutions comme EDF & Moi, Engie Particuliers ou des alternatives indépendantes telles que Hello Watt fournissent des tableaux de bord détaillés et des conseils adaptés.

Ces outils peuvent automatiquement calculer vos économies potentielles et vous alerter en cas de surconsommation inhabituelle. Certains d’entre eux offrent même des comparaisons avec d’autres logements similaires pour mettre vos performances énergétiques en perspective.

Adapter votre démarche à votre équipement de chauffage

Tout système de chauffage n’a pas la même réactivité face à une diminution de la température de consigne. Voici quelques spécificités à prendre en compte :

Chauffage au gaz

Les chaudières à gaz modernes, en particulier les modèles à condensation, réagissent très rapidement aux modifications du thermostat. L’économie de 7 % par degré de baisse est particulièrement vérifiée sur ces installations.

Néanmoins, les modèles plus anciens souffrent d’une plus grande inertie thermique. Il est clé d’anticiper vos besoins et de limiter les changements trop fréquents pour éviter de diminuer globalement leur rendement.

Pompes à chaleur

Les pompes à chaleur, qu’elles soient air-eau ou géothermiques, excellent dans la gestion de températures modérées. Une réduction de 2°C améliore notablement leur coefficient de performance (COP), ce qui se traduit par une plus grande efficacité énergétique.

Cependant, soyez vigilant si votre pompe est équipée de résistances électriques d’appoint ; une température trop basse lors de périodes de grand froid pourrait activer ces résistances énergivores.

Chauffage électrique

Les radiateurs électriques souscrivent immédiatement aux modifications apportées aux températures de consigne. Les appareils à inertie parviennent mieux à maintenir une température à des réglages inférieurs, alors que les convecteurs doivent être surveillés de près pour éviter des variations désagréables.

En résumé, un simple ajustement de votre thermostat, associé à des pratiques complémentaires, peut transformer votre approche de la consommation énergétique. Au-delà des bénéfices financiers à court terme, cela contribue également à diminuer votre empreinte carbone. Dans un contexte où chaque geste compte, ce petit pas vers une utilisation plus rationnelle de l’énergie mérite d’être fait dès aujourd’hui.

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