Troc’Heures : un site d’échange d’heures de bricolage signé Castorama !
« Partagez des heures de bricolage entre vous, » propose Castorama sur la plateforme Troc’Heures que l’enseigne vient tout juste de lancer. « Vous avez besoin d’un coup de main pour votre projet et vous avez du temps et/ou une compétence à offrir : rejoignez la communauté des Troc’Heures, inscrivez-vous et lancez-vous ! » harangue l’enseigne sur la page d’accueil de son nouveau service.
Une chose est sûre en tout cas : Castorama innove un grand coup sur le terrain des services communautaires et collaboratifs . Étonnant d’ailleurs, soit dit en passant, qu’une grande enseigne de distribution donne dans le troc !
On peut supposer qu’au delà de l’impact en termes d’image, Castorama y voit un moyen d’inciter les particuliers à se lancer dans des travaux qu’ils ne se sentaient pas capables de réaliser jusque là
(tant sur le plan technique que financier) et in fine d’accroître ses ventes en matériaux et outillage ! « Le communautaire, le système D, les marchés de seconde main.Aujourd’hui’hui les Français sont plus que jamais à la recherche de bons plans, explique l’enseigne dans son communiqué de presse. Lorsque nous n’avez pas la compétence ou les moyens de faire appel à un professionnel, échanger gratuitement des heures de bricolage entre particuliers, c’est vraiment la bonne idée ! »
Une idée dont on ne sait d’ailleurs pas vraiment comment elle sera reçue par les artisans du secteur.Car le troc n’est pas forcément une notion aisée à manipuler, tant sur le plan économique et « concurrentiel » vis vis des artisans, que sur le plan du droit du travail.Dans quelle mesure, en effet, ces échanges « d’heures de bricolage » ne peuvent être qualifiée de « travail » ?
Dans les conditions générales d’utilisation de son service, Castorama affiche clairement les choses. Première limitation : « L’inscription à la plate-forme est réservée aux particuliers, majeurs et capables, pour des services n’entrant pas dans leurs activités professionnelles habituelles. Les personnes ayant par ailleurs la qualité de professionnels fournissant habituellement des biens ou des services dans le domaine du bricolage ne peuvent s’inscrire à la plate-forme ». Exit, donc, tous les professionnels tentés de « dévoyer » la plateforme d’échanges.
Ensuite, l’enseigne prend soin de parler de « coups de main », en signifiant que « L’échange de Coups de main proposé dans le cadre de la Plate-forme est strictement limité à un échange ponctuel, de courte durée et à titre bénévole. » En poussant même jusqu’à préciser que « Les Utilisateurs qui seraient par ailleurs demandeurs d’emploi doivent conserver une disponibilité immédiate tant pour occuper un emploi que pour répondre à une convocation de Pôle Emploi. » ( !)
Reste à voir quels moyens Castorama devra mettre en place pour faire respecter durablement ces règles, garantissant le maintien de l’esprit collaboratif de ce service. A l’utilisation, http://www.troc-heures.org), basé.à Rouyn-Noranda (Québec) ! Un organisme sans but lucratif, qui entend lancer sa plateforme d’échange d’heures de travail à l’automne 2011