Maisons bois : ce qu’il faut savoir

Faites le point sur vos connaissances sur les maisons bois avec Nostrodomus. Idées reçues et principales techniques de construction : voici un petit topo qui pourra vous être utile.
Le bois, ça brûle
VRAI… mais pas plus que les autres matériaux ! Une maison en bois répond à la même réglementation qu’un autre bâtiment. Toutes les maisons individuelles doivent pouvoir résister au feu jusqu’à quinze minutes minimum avant effondrement. Un délai qui peut être aisément dépassé pour une maison ossature bois. Mauvais conducteur thermique, le bois offre une bonne tenue au feu. Il transmet dix fois moins vite la chaleur que le béton et 250 fois moins vite que l’acier. En outre, sa teneur en eau entraîne la formation d’une croûte carbonisée, qui devient isolante et freine la combustion. Lorsque le bois brûle, il se consume lentement et sans se déformer, conservant plus longtemps que les autres matériaux ses capacités mécaniques et de portance. Il ne dégage pas non plus de gaz nocif. Enfin, il ne faut pas oublier que le risque d’incendie dépend prioritairement, non du matériau de construction, mais de l’agencement intérieur et du mobilier de la maison, en général fortement combustible, ainsi que de l’état des installations électriques. A noter : un assureur n’est pas en droit d’exiger une surprime pour assurer une construction bois contre l’incendie.
Une maison en bois, ça vieillit mal
FAUX. Pour certaines personnes, le changement d’aspect du bois laissé naturel qui grise avec le temps est assimilé à de la pourriture. Au contraire, cette décoloration induite par les rayons UV (lune/soleil) et la pluie correspond à la formation d’une mince couche de patine qui recouvre et protège un bois sain qui ne perd pas sa stabilité. Selon l’essence utilisée, le climat et l’orientation des façades, la couleur du bois laissé naturel peut varier du noir au gris argenté en passant pas le brun. Cet aspect se stabilise après quelques années. Ce phénomène esthétique, volontiers admis dans certains pays, l’est encore très peu en France. Concernant les produits pré-traités en usine (panneaux ou lames de bardage, menuiseries extérieures), ils ne nécessitent aucun entretien durant les 10 à 15 premières années d’utilisation. Enfin, lorsque les produits n’ont pas été pré-traités en usine, mieux vaut privilégier les bois sciés ou brossés car ils offrent une meilleure accroche de la peinture que les bois rabotés. Reste que les finitions nécessitent tout de même un entretien régulier : un an pour l’huile, 7 à 10 ans pour la peinture, 3 à 5 ans pour les lasures selon le climat et l’orientation de la maison. Pour laisser respirer le bois, choisissez des peintures, huiles ou lasures micro-poreuses (et non filmogènes), qui en bonus ne nécessitent pas de décapage.
Avec le bois, on ne peut pas construire partout
FAUX. Un maire ne peut juridiquement refuser un permis de construire une maison en bois au prétexte qu’elle est en bois. La legislation est parfaitement claire en ce sens : un refus de permis de construire ne peut être motivé par la nature d’un matériau (article L 123-1 du Code l’urbanisme / JO du Sénat du 8 novembre 1984 p. 1799). Les seuls motifs admis sont une non conformité au règles d’urbanisme en vigueur dans la commune (POS plan d’occupation des sols ou PLU plan local d’urbanisme). Dans les faits, c’est pourtant plus compliqué. La bonne idée ? Avant de déposer tout permis de construire, et afin d’éviter tout malentendu, essayez de rencontrer le maire afin d’instaurer un dialogue et de faire valoir le bien fondé de votre démarche. Dans certains cas, par exemple en lotissement, le bois ne pourra pas rester apparent.
Sur un plan purement technique, le bois est une solution « tout terrain ». Il permet de construire sur des terrains peu propices à la construction (sol trop meuble, terrain pentu) ou de surélever une construction existante qui ne supporterait pas le poids d’un ajout de structure maçonnée ou acier.
Les quatre techniques de construction bois
L’ossature bois
L’ossature bois est une évolution de la technique du colombage. La structure de la maison est assurée par des montants et traverses en bois, de plus faible section mais peu espacés. Ils forment un cadre sur lequel viennent se fixer des panneaux à base de bois, d’où une très bonne rigidité. Entre les montants et les traverses, on dispose un isolant pour d’excellentes performances thermiques et acoustiques. Le mur reçoit ensuite un revêtement intérieur (plaque de plâtre, lambris, etc.) et extérieur (bardage bois, enduit, pierre, etc.). L’ossature bois représentait les deux tiers des constructions bois en 2007.
Le poteau poutre
La technique « poteaux-poutre » utilise des bois de fortes sections espacés entre eux d’un à plusieurs mètres. Elle permet d’envisager de larges baies vitrées. Beaucoup de maisons contemporaines associent à la fois l’ossature bois, pour ses atouts thermiques et acoustiques, et le poteau-poutre pour l’esthétique des grandes ouvertures.
Le bois massif empilé
C’est la plus ancienne technique de construction en bois. Elle consiste en l’utilisation de longs éléments de bois placés horizontalement et positionnés les uns au dessus des autres (rondins ou madriers). Typique des chalets, elle est aussi utilisée pour des maisons à l’architecture plus contemporaine ou en autoconstruction. En 2007, le bois massif empilé représentait 12 % des constructions.
Le colombage
Utilisée à partir du Moyen-Age, cette technique utilise des éléments de bois verticaux et des traverses horizontales de fortes sections. Entre celles-ci un remplissage est effectué en torchis, brique ou terre. En construction neuve, le colombage est encore en usage dans certaines régions : Normandie, Alsace ou Sologne.