Le match des chauffages écolos

Pompes à chaleur, chauffage bois, ou panneaux solaires ? Difficile de s’y retrouver dans la jungle des chauffages écolos. Nostrodomus fait le point sur ces trois manières d’aborder le chauffage alternatif en comparant les frais d’installation, d’amortissement et d’entretien.
Avoir une maison verte, c’est aussi se chauffer en anticipant les conséquences de la consommation d’énergie de chauffage sur la nature. En général, le solaire, le chauffage bois et les pompes à chaleur (PAC) sont les plus utilisées. Et si ces trois systèmes sont intéressants d’un point de vue écologique, la pompe à chaleur ne l’est pas à 100 % du fait de la consommation initiale d’électricité. Elle demande en effet un apport initial d’électricité courante de 1 kWh, pour en rendre entre 4 et 6 en énergie de chauffage. En outre elle requiert un investissement de base conséquent : de 90 à 140 €/m2 pour une PAC géothermique. Concernant les pompes à chaleur aérothermiques, qui puisent l’énergie dans l’air extérieur ou intérieur, un chauffage d’appoint est toujours intégré pour pallier les carences, notamment durant les périodes de grand froid.
Type de chauffage | Pompes à chaleur géothermiques | Pompes à chaleur aérothermiques |
Investissement de départ | – Capteurs horizontaux : 90 €/m2 chauffé minimum – Capteurs verticaux : environ 140 €/m2 – Pour le captage sur nappe phréatique, tout dépend de sa profondeur et des autorisations administratives | De 65 à 90 €/m2 |
Coût de fonctionnement | De 2,5 à 3,7 €/m2.an | De 2,5 à 3,7 €/m2.an |
Délai d’amortissement | Environ 10 ans | Entre 5 et 10 ans |
Avantages | – Crédit d’impôt + aides de l’Etat – Utilisable quel que soit le climat | – Crédit d’impôt + aides de l’Etat – Utilisable en appartement à chauffage individuel – Couplage avec la VMC pour les PAC air extrait/air neuf |
Inconvénients | – A besoin d’une consommation d’énergie initiale prise sur le réseau – Quantité importante de fluide frigorigène mise en jeu – Installation compliquée qui exige une solide expérience de l’installateur | – A besoin d’une consommation d’énergie initiale prise sur le réseau – N’assure pas la production d’eau chaude sanitaire – N’assure pas la totalité du chauffage pour les Pac air extrait/air neuf |
Du côté du bois, même si c’est incontestablement le moins cher (de 2 à 4 centimes le kWh, mais qu’en sera-t-il dans 10 ans ?) et le plus abordable à l’installation, une étude vient de jeter un pavé dans la mare quant à l’émission de substances nocives pour la santé. Il s’agit d’un rapport d’Atmo Rhône Alpes qui indique que « le bois est globalement plus émetteur de CO, particules HAP, dioxines, la plupart des métaux lourds (hormis le mercure et le nickel) et dans une moindre mesure de Nox et de COVNM7 que le fioul lourd ». Evidemment, tout cela est conditionné au type de chauffage choisi. Une simple cheminée sans insert exposera davantage l’utilisateur à des polluants qu’un insert à foyer fermé. En outre, un chauffage au bois quel qu’il soit, demande un certain entretien (ramonage, entretien du foyer…). Il faut aussi savoir que la cheminée classique (non fermée), voit 70 % de son énergie s’échapper par le conduit de fumée. Un insert augmente le rendement de 40 à 70 %.
Type de chauffage | Chauffage au bois |
Investissement de départ | – Poêle à bois bûche : de 600 à 4500 € – Poêle à granulés : entre 2800 et 4500 € – Poêles à inertie : de 2300 à 9000 € – Inserts et foyers fermés : de 760 à 2300 € – Chaudière à bois-bûches : de 1500 à 6000 € – Chaudière à plaquettes ou granulés : de 4500 à 12.000 € |
Coût de fonctionnement | De 2,4 à 4 centimes le kW/h (le poêle à granulés nécessite un allumage électrique consommant la même quantité qu’une ampoule de 100 W |
Délai d’amortissement | De quelques mois à 10 ans |
Avantages | – Crédit d’impôt + aides de l’Etat – Matière première peu onéreuse – Possibilité d’une installation économique |
Inconvénients | – Peut dégager des particules toxiques selon le système utilisé – Contraintes logistiques (stockage du bois, transport… ) – Entretien (ramonage, évacuation des cendres… ) |
Finalement, même si le coût d’installation est le plus élevé (environ 20 000 €), l’énergie solaire s’avère la plus écologique, et – à long terme il est vrai -, la plus économique. Aucune émission de CO2, aucune matière première, un entretien dérisoire… Quand on a les moyens topographiques et géographiques (exposition au Sud, bon ensoleillement) et financiers de le faire, c’est probablement la solution la plus adaptée. Le cas échéant, il est toujours possible d’installer un système de chauffage solaire en complément d’un autre, plus classique. En outre, installer des panneaux solaires photovoltaïques permet de revendre le surplus d’électricité à EDF. A 0,57 € le kWh, l’affaire peut être intéressante… à long terme.
Type de chauffage | Panneaux solaires photovoltaïques |
Investissement de départ | Environ 20.000 € (installation comprise) |
Coût de fonctionnement | 0 € |
Délai d’amortissement | De 9 à 15 ans |
Avantages | – Crédit d’impôt + aides de l’Etat – Aucune matière première – peu d’entretien – Permet de revendre le surplus d’électricité |
Inconvénients | – Coût d’installation élevé – Nécessité d’une maison bien orientée et mieux vaut vivre dans une région ensoleillée |
• Tableaux établis sur la base d’informations fournies par l’ADEME