La maison verte sous toutes ses facettes

Ecologique, passive, bioclimatique, autonome… Les adjectifs se multiplient pour désigner les maisons dites écologiques. Comment s’y retrouver ? Quelles sont les véritables chiffres de la « maison verte » en France ? Nostrodomus fait le point.
C’est quoi une « maison verte »?
C’est une habitation qui, d’une manière ou d’une autre, va dans le sens du respect de la nature et de l’environnement.
Différents types de maisons vertes existent, de la simple maison écologique bâtie de matériaux naturels, à la maison passive qui produit sa propre énergie.
C’est cette dernière qui va le plus loin dans la démarche. Très rare en France, la maison passive a beaucoup de succès en Allemagne et dans les Pays Scandinaves, pays avant-gardistes en matière écologique. Elle est labellisée Outre-Rhin par la mention spéciale « Passivhaus ». Un label qui a tracé la route à d’autres appellations dans toute l’Europe. En France, c’est l’association Effinergie qui a créé le label BBC (Bâtiment basse consommation), dont les exigences dépassent celles de la Passivhaus (50 kWh/m²/an en neuf et 80 kWh/m²/an en rénovation).
La maison passive profite de son environnement, de son orientation, d’une isolation ultra renforcée et d’autres techniques pour se passer complètement de système de chauffage.
Juste derrière la maison passive, la maison bioclimatique profite également du contexte, mais recquiert néanmoins un système de chauffage (le plus souvent à énergie solaire).
La maison autonome, elle, puise son énergie sans faire intervenir aucun prestataire extérieur. Elle va par exemple produire son électricité grâce au soleil ou au vent, elle va récupérer l’eau de pluie… Elle est probablement la plus courante et sa principale caractéristique est d’être batie en matériaux sains (paille, bois, isolation en chanvre… ).
Néanmoins, il est difficile de trouver une maison 100 % passive, totalement bioclimatique ou entièrement autonome… La plupart du temps, les « maisons vertes » fédèrent quelques unes de ces caractéristiques.
Ça vient d’où ?
Outre les écolos de la première heure, dans les années 70, il faut attendre les années 90, et notamment la signature du protocole de Kyoto en 1997, pour voir un véritable début de prise de conscience écologique dans la population. C’est dans les pays germaniques (Allemagne, Autriche), la Suisse et les pays scandinaves (Finlande, Suède, Norvège, Danemark), que naissent les premières maisons véritablement écolos. Là-bas, les autoconstructeurs traditionnels de maisons en paille, bois, chanvre, rencontrent des bioclimaticiens. C’est l’essor des maisons passives qui débouchera même sur la création de différents labels dans de nombreux pays européens.
En France, le nombre de maisons passives est encore marginal, mais de plus en plus de particuliers font le choix de maisons bioclimatiques ou de constructions en matériaux sains. Certaines régions comme la Bretagne sont particulièrement actives sur ce terrain.
Il faut dire que les lois de réglementation thermique ont fleuri depuis le début du vingt-et-unième siècle et aujourd’hui, des conditions drastiques doivent être respectées dans la construction ou la rénovation. D’ici 2020, toutes les constructions existantes devront consommer moins de 120 kWh par m2 et par an, et un tiers des constructions neuves devront être sous le seuil de 50 kWh par m2 par an.
Aujourd’hui, les valeurs approximatives sont de 350kWh/m2 pour les bâtiments datant d’avant 1975, 200kWh/m2 pour ceux construits avant la RT 2000, et de 100kWh/m2 pour les bâtiments postérieurs à la RT2000.
Les Français et l’écologie pour la maison
L’écologie et les Français, une « love story » depuis le début des années 2000. Et cette idylle se vérifie dans les chiffres. Les ventes de foyers fermés et inserts ont presque doublé en 10 ans. Les installations de chauffe-eau solaire ont décuplé entre 2002 et 2006 tandis que le nombre de systèmes photovoltaïques a augmenté de 400 % !
Quant on sait que la dépense moyenne énergétique des Français est de 1400 € par an (dont 75 % pour le chauffage) et que 20 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des logements, on mesure l’importance de ce mariage.
Néanmoins, des efforts restent à faire. En 2005, 9000 maisons en bois ont été construites, contre 224 000 en maçonnerie. Aux Etats-Unis et en Scandinavie, les constructions en bois concernent 9 maisons sur 10…
Et même si les études démontrent qu’une maison écolo revient plus cher à l’achat – en moyenne 300 000 € (soit 20 % de surcoût) – qu’une maison classique, on estime généralement qu’elle représente 30 % d’économie en énergie sur un an et qu’elle est amortie au bout de 10 ans. Voilà qui devrait insuffler une nouvelle dose de passion dans l’idylle entre les Français et l’environnement…